Questionnaire 

Nour Ouayda



Quels sont les films qui ont marqué...
    1. Votre enfance ?

Le Pinocchio de Disney, La Mélodie du bonheur de Robert Wise et des séries animées diffusées sur Cartoon Network (Courage, le chien froussard, Les Supers Nanas, Ed, Edd et Eddy, Le Laboratoire de Dexter…)


2. Votre adolescence

Lolita malgré moi de Mark Waters et plus généralement les comédies romantiques américaines des années 1990 et du début des années 2000.


3. Votre vie d’adulte

Théorème de Pier Paolo Pasolini, Beyrouth Fantôme de Ghassan Salhab, les films peints à la main de Stan Brakhage et la série télévisée animée Adventure Time.

Racontez-nous un souvenir de cinéma.

La fille d’amis très proches a assisté à la projection de mon film The Secret Garden il y a quelques semaines à Paris. Elle a 2 ans et demi. C’était sa première fois au cinéma. C’est un des moments de cinéma les plus forts que j’ai vécu, de la savoir - et de l’entendre - en salle avec nous durant cette projection.


Citez un film que vous associez à… 

Une musique : 

La danse de Denis Lavant sur Modern Love de David Bowie dans Mauvais Sang de Leos Carax.

Une couleur :

Le jaune dans La petite vendeuse de soleil de Djibril Diop Mambéty.

Un visage :

Le visage de Rie Rokoyama chantant au début de L’extase des anges de Kōji Wakamatsu.

Une lumière :

La lumière lunaire dans Lunar Almanac de Malena Szlam.

Un mouvement :

La chute des 3 hommes avec les 3 moutons le long de la montagne enneigée dans Les saisons d’Artavazd Pelechian.

Un objet :

La voiture à remonter le temps dans Retour vers le Futur de Robert Zemeckis.

Un vêtement : 

Le manteau vert de Monica Vitti dans Le Désert rouge de Michelangelo Antonioni.

Un lieu :

Jocelyne Saab devant sa maison détruite par des bombardements israéliens dans la séquence d’ouverture de son film Beyrouth, ma ville.


Un son :

Le bruit mécanique saccadé dans La région centrale de Michael Snow.




















Que regardez-vous dans les films ?

Les détails.


Quels sont les films qui vous habitent ?

Le cinéma de Mohamed Soueid et particulièrement son film Tango of Yearning (Tango al amal).


Dans quels films aimeriez-vous habiter ?

Un film de Hong Sang-Soo.


Pourquoi et pour qui faites-vous du cinéma ?

Faire des films est le seul geste dont j’ai fait l’expérience qui se rapproche autant d’un acte de magie. Je crois que les films que je fais s’adressent à ceux qui cherchent, comme moi, à côtoyer la magie.


Est-ce que vos films vous ressemblent ?

En général, je crois que oui. Ils portent sûrement mes obsessions. Mais petit à petit, ils commencent à avoir un peu plus d’humour que moi !

Qu’est-ce qui est cinégénique à vos yeux ?

Le soleil, surtout quand sa lumière nous éblouit dans la salle noire.


Est-ce que faire du cinéma vous permet de mieux comprendre le monde ou simplement de mieux l'observer ?

Le cinéma me donne la possibilité de regarder le monde autrement.


La frontière documentaire/fiction existe-t-elle dans votre processus ?

Oui, dans le sens où je joue toujours avec cette frontière.

Devant un film vous avez tendance à : contempler, rêver, analyser ou vous laisser porter ? Ou tout ça à la fois…

Tout ça à la fois. Et je rajouterais : m’endormir.


Qu’est-ce qui vous porte le plus, vous emporte le plus fort, dans un film ?

Le pouvoir transformateur du montage.


Ce serait quoi pour vous « la magie du cinéma » ?

Qu’il permet la rencontre du réel et du possible.


Nour Ouayda est une réalisatrice et programmatrice de films. Ses films expérimentent diverses formes d'écriture de fiction au cinéma. Elle est adjointe à la direction à l’association Metropolis Cinema à Beyrouth où elle est chargée du projet Cinematheque Beirut. Elle est coéditrice à Hors Champ, la revue de cinéma en ligne basé à Montréal. Elle forme avec Mira Adoumier et Carine Doumit le collectif Le Comité du Camélia.

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