Questionnaire 

Julia Gat





Quels sont les films qui ont marqué... 



1. Votre enfance ?


Mivtza Savta (2000) réalisé par Dror Shaul

2. Votre adolescence ?


La Visite de la fanfare (2007) réalisé par Eran Kolirin

3. Votre vie d’adulte ?


The French Dispatch (2021) réalisé par Wes Anderson

Racontez-nous un souvenir de cinéma, ou une rencontre avec un film ou un cinéaste, ou quelques heures passées dans un film dont vous vous souviendrez toujours, ou une histoire plus ou moins intime liée à une projection ?

Après avoir vu Parasite (2019) par Bong Joon-ho à Berlin à sa sortie, j’ai pleuré la soirée entière dans les bras de mon compagnon, époustouflé par la manière tellement forte du scénario à introduire l’agressivité de la réalité dans toute sa beauté.

Que regardez-vous dans les films ?
D’une grande partie la cinématographie, l'ambiance visuelle, les compositions et la palette de couleur. En parallèle, la manière dont les informations s'organisent et s'introduisent au spectateur au fur et à mesure du scénario qui se développe, et surtout l’arrière goût avec lequel le film te laisse. 

Quels sont les films qui vous habitent ?
Clairement Mivtza Savta (2000) réalisé par Dror Shaul et La Visite de la fanfare (2007) réalisé par Eran Kolirin, qui représentent vraiment ma mentalité d'enfant et d'adolescente, et dont les visuels me reviennent souvent à l'esprit.


Dans quels films aimeriez-vous habiter ?
View from a Blue Moon (2015), un documentaire magnifique réalisé par Blake Vincent Kueny sur le surfeur hawaïen John John Florence.


Le cinéma laisse-t-il son empreinte sur votre travail ? Si oui, à quel endroit pourrait-on en trouver la trace ?
Toutes mes photographies – surtout dans le projet Khamsa khamsa khamsa, sont extrêmement cinématographiques. Chaque image est tirée d'une situation qui pourrait raconter une histoire entière, des personnages, du contexte, unique à chaque image.


Si vous ne deviez retenir qu’une image de cinéma, laquelle choisiriez-vous ?

Les sauts à l’eau des adolescents à Marseille en été, dans Corniche Kennedy (2016) réalisé par Dominique Cabrera.

Qu’est ce qui vous émeut au cinéma ?

Un sentiment d'espoir.

Quels films auriez-vous aimé réaliser ?


She’s Gotta Have It (1986) de Spike Lee.


Si vous deviez adapter une de vos images en film, laquelle choisiriez-vous ?

Une image que j’ai pris de mes parents en 2012, lorsque j’avais 15 ans, à la plage dans leur ville natale en Israël. Le film serait un genre de coming of age à la croisée du documentaire et de la fiction, l’histoire d’un couple raconté du point de vue de leur enfant en pleine adolescence.


Est-ce que le cinéma aide à mettre de l’ordre dans votre vie ?

À vrai dire, le cinéma m’emporte tellement que souvent, les films m'empêchent d'être dans le monde plus qu'autre chose ; cela me sort complètement de ma vie réelle. C'est un trésor sans fin que je mesure encore avec soin, afin de ne pas tomber pleinement dedans. 

Née en 1997, Julia Gat est une photographe basée à Marseille. À la croisée du documentaire et du portrait, son travail explore l’interaction humaine dans sa forme pure. Son travail a remporté le prix Isem Jeune Photographe 2020, le prix du public Steenbergen Stipendium 2021 et le prix Polyptyque 2022. Il a récemment été exposé aux Rencontres d’Arles et au Musée de la photographie des Pays-Bas, et a été  publié aux éditions Actes Sud dans la collection 48 vues en juin 2022. 

︎︎︎ juliagatphotography.com