David Depesseville

Racontez-nous un souvenir de cinéma.

Après avoir découvert, à mon adolescence, en VHS par hasard Bad Lieutenant d’Abel Ferrara qui m’avait beaucoup marqué, je suis allé voir son Snake Eyes au petit cinéma de Nevers qui avait la bonne idée de le programmer. Nous n’étions pas beaucoup dans la salle mais au fur et à mesure de la projection la salle s’est complètement vidée jusqu’à me retrouver seul. Je me souviens encore des fauteuils qui se vident et des portes qui claquent alors même que le film m’hypnotisait littéralement. Ça a été une expérience très forte et depuis le cinéma de Ferrara m’accompagne toujours et partout.

Quels sont les films qui vous habitent ?

Tous les films de Gérard Blain.

Dans quels films aimeriez-vous habiter ?

Dans les films de Jean Vigo. J’aimerais être un des mutins de Zéro de conduite, nager avec Taris, me moquer du carnaval de Nice et travailler à bord de l’Atalante aux cotés de Dita Parlo, Jean Dasté et Michel Simon.

Que regardez-vous dans les films ?

Les courants profonds qui traversent un film et qui se cachent sous la surface de l’écran.

Pourquoi (et pour qui) faites-vous du cinéma ?

Je ferai la même réponse qu’André S Labarthe : « Pour affamer le spectateur ». 

À votre avis pourquoi le cinéma est-il un art si populaire ?

Je suppose qu’il vient légitimer la propre fiction du monde.

Qu’est-ce qui vous émeut au cinéma ?

La lutte des classes, une belle idée théorique, les enfants abandonnés à leur sort, une image subversive…

Est-ce que vous diriez que vos films vous ressemblent ?

Oui même si certains s’étonnent de ne pas y retrouver l’humour qu’ils me connaissent.

Quels films auriez-vous aimé réaliser ?

De beaux lendemains d’Atom Egoyan.